Tous les trekkers souffrent un jour du MAM

Des troubles pas si "bénins"

Le MAM n'épargne personne. A partir de 3000 m, après 24 à 48 heures passées en altitude (ce n'est pas le cas si vous ne faites qu'un aller-retour en téléphérique), pratiquement tout le monde ressent les premiers troubles du MAM (Mal Aigu des Montagnes).

Nausées, insomnies, maux de tête... Ces premiers symptômes sont qualifiés de "bénins" parce qu'ils ne mettent pas en danger, à ce stade, la vie de la personne.  On ne parle pas ici pas de la forme aggravée du MAM qui demande une prise en charge médicale immédiate, mais bien de la forme dite bénigne. 

Ces troubles peuvent pourtant venir gâcher tout le plaisir de l'ascension. Pas facile en effet d'apprécier la beauté du paysage avec la sensation d'avoir "la tête comme dans un un étau" ou de repartir gaillard le matin après une nuit passée à se retourner dans son duvet.

Il faut savoir que certaines personnes seront particulièrement sensibles et vivront une expérience extrêmement pénible et inconfortable, alors que pour les autres, les mêmes symptômes seront très supportables et s'effaceront plus rapidement. 

 

Comment savoir si on est un sujet à risque ?

Peu d'éléments scientifiques existent aujourd'hui pour distinguer à coup sûr les "bons" des "mauvais" répondeurs à l'hypoxie (manque d'oxygène). Ce qui est sûr, c'est que ni l'âge, ni la condition physique, ni le niveau d'expérience ne sont des facteurs prédictifs. Il semblerait même que l'athlète entraîné ait plus de chances de développer un MAM que le marcheur occasionnel : sans doute très (ou même trop) confiant dans ses capacités, le sportif est tenté de progresser trop vite sans avoir pris le temps de s'acclimater.

Un test de sensibilité à l'hypoxie peut être passé en milieu hospitalier. Il s'agit d'une épreuve en environnement hypoxique qui mesure la réponse ventilatoire et cardiaque de votre organisme à la pénurie d'oxygène. 

Pour un premier trek en haute altitude, particulièrement si vous êtes sujet aux migraines, vous avez intérêt à passer ce test (75 € non remboursés par la S.S.).

On trouve les coordonnées des centres de test sur le site de l'ARPE (Association pour la Recherche en Physiologie de l'Environnement).

Voici une lecture intéressante si vous souhaitez approfondir le sujet : Jean-Paul Richalet, Professeur de Médecine à l'Université Paris 13, s'exprime dans la revue Montagne et Alpinisme - 2012.  Télécharger l'article